La carrière solo de Kevin !

“ … Le succès grandissant, il arrive parfois que les têtes gonflent. C’est bien normal. Après tout, comment vraiment savoir à qui on doit la réussite de la carrière d’un groupe. Dans LA JUNGRA, tout le monde écrivait les morceaux, chacun ajoutant sa petite touche à la grande œuvre. Bien sûr, le guitariste était celui qui apportait la base des compositions et le chanteur écrivait l’essentiel des textes, mais, dans l’effervescence créative, d’un commun effort, à l’arrivée, les titres parfaits appartenaient à tous. Quand Kevin, le chanteur, annonça aux autres membres du groupe son intention de faire un disque solo, le batteur ricana, suivi de près par le bassiste. Le guitariste avouera plus tard avoir été très en colère sur le moment. Il avait eu la même idée et comptait l’annoncer d’ici quelques jours. Encore une fois, le chanteur avait magouillé des trucs dans son dos et surtout plus vite que lui, comme souvent, c’est énervant. Quand la section rythmique comprit enfin qu’il ne s’agissait pas d’une blague, qu’un album avait été signé avec la maison de disque et que donc, ce n’était pas seulement drôle, mais aussi sérieux, une conversation s’engagea. Kevin enregistrerait avec les TROUDUCS, les morceaux seraient composés par le guitariste du groupe ami. Tout le monde trouva ça super, chacun pensant que Kevin aurait dû faire appel à lui. Le batteur, un grand sourire aux lèvres, tenta un “Ça s’arrose !” resté sans réponse. Pour la campagne marketing, un single sortirait et serait fortement diffusé dans les médias, afin d’habituer le public à ce nouveau son. Il faut maintenant dire qu’il était question pour Kevin d’innover, de changer de registre, de s’exprimer pleinement, de chercher la nouveauté, de toucher une clientèle plus jeune et plus pointue. Est-ce la magie de la télépathie fusionnelle ? L’osmose réactionnelle de gens se connaissant très bien ? Toujours est-il que tous se fâchèrent intérieurement en entendant ces propos de Kevin et souhaitèrent immédiatement l’échec total de cette tentative de carrière autonome… ”


À suivre…


Extrait de “Histoire de LA JUNGRA”

Éditions des Lettres & Rock - Dépôt légal : 09/2038





La tournée free style

 “ … Au pic de la gloire, l’énorme succès étant là, le groupe cherchait maintenant à se faire plaisir et à se démarquer des autres groupes, histoire de les écraser de sa toute puissance. L’argent n’ayant, à ce stade, plus aucune importance, ils décidèrent d’organiser une tournée de concerts gratuits dans les villes les ayant le mieux reçus. À ce prix-là, une vingtaine de dates furent facilement mises en place. Un concept général assez abscons (histoire d'intriguer sans choquer personne) créé, un peu hippie, un peu biker (ça plaît toujours et ça ne dérange personne), un mini album collector enregistré spécialement et vendu prix coûtant seulement les soirs de concerts, il fut aussi décidé d’en profiter pour enregistrer un album LIVE. Tout était prêt pour l’été à venir. Les camions étaient loués, l’équipe technique prête pour le show, les musiciens avaient même retrouvé un tant soit peu d’excitation et d’enthousiasme, ça allait donner… ”


À suivre… 


Extrait de “Histoire de LA JUNGRA”

Éditions des Lettres & Rock - Dépôt légal : 09/2038






Pour les enfants !

 Les dimanche après-midi pour les enfants (et aussi leurs parents !). Venez au goûter de La Jungra, il y aura une buvette !



Tournée festival

  "… Il serait temps d'aborder les choses qui fâchent. Le groupe a commis quelques erreurs plus ou moins graves. Celle-ci a bien failli coûter la peau du groupe. À force de tourner sans arrêt, LA JUNGRA a rencontré pas mal d'autres groupes sur le circuit de la winne. Certains collègues étaient infréquentables our toutes sortes de raisons, mais d'autres étaient très sympathiques et le groupe avait grand plaisir à les fréquenter. De notoriété équivalente, quelques groupes se retrouvaient parfois en première partie de LA JUNGRA, parfois ce fut le contraire. Entre amis, pas de rivalité ni d'animosité, bien au contraire, juste un nouveau prétexte à rire ensemble tout en se taquinant. Toujours est-il qu'une idée issue d'une beuverie collective finit par faire son chemin dans la tête des managers respectifs. En se groupant, ils montèrent une tournée collective. Quatre groupes, les mêmes techniciens pour tous, un matos de sonorisation et de lumières permanent : le cirque Rock'n'Roll était né. Inutile de dire que les musiciens débordaient tous d'enthousiasme. Particulièrement les batteurs qui voyaient là l'occasion de pouvoir discuter technique avec des gens de leurs niveaux. Généralement, mis à part peut-être les bassistes un peu dans le même cas, les autres musiciens considérant la batterie comme un non-instrument, les batteurs se sentent bien malheureux et c'est ainsi qu'à maintes occasions, on a pu constater un certain alcoolisme chez ces instrumentistes déprimés. Bref, très rapidement une vingtaine de dates plutôt rapprochées furent signées et la caravane de la fiesta du Rock prit la route. L'ordre de passage étant tournant, le show se déroula à merveille. Le succès était là. Dans une grande tolérance, les publics de chaque formation appréciaient toute la soirée proposée. On refusa du monde à toutes les dates. Backstage, dans un premier temps, la fête était totale. Bien sûr, il fallait canaliser les groupies et les partager équitablement, mais les managers géraient ça à merveille. La tension dévastatrice, au début, ne s'est pas faite sentir, pernicieuse, elle montait progressivement sans trop se faire remarquer. Ça jasait pas mal entre collègues, ce qui reste un paradoxe dans le milieu du rock. Finalement, la tension sauta aux yeux de tout le monde. Pour une fois réunis et aussi unis, les batteurs critiquaient ouvertement les bassistes, jamais assez précis pour eux. Le bassiste des  TROUDUCS frappa le batteur de LA JUNGRA pour une histoire de contre-temps controversé. Pour l'un, le contre-temps devait arriver un peu plus tôt ; pour l'autre, un peu plus tard. La discussion qui s'ensuivit dressa la bande des batteurs contre celle des bassistes. Même les choristes n'arrivèrent pas à rétablir la paix. La tournée fut annulée. Dorénavant, les groupes évitèrent de se retrouver sur les mêmes affiches. Parfois, histoire de discuter tranquille, certains chanteurs se voyaient en cachette… "


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Variété

 "… Le succès appelle le succès. Au troisième disque, celui-ci commença à stagner. Jusque là, chaque nouvel album pulvérisait le record de vente du précédent. Était-ce que la jauge d'amateurs était au maximum ? Qu'il n'y avait plus moyen de séduire un nouveau public ? Malgré le sommet qu'avait atteint LA JUNGRA, les membres du groupe n'acceptaient que difficilement cet état de fait. La remise en question était sur la table. Après plusieurs discussions animées, il fut décidé qu'il était dorénavant temps d'abandonner le rock pour glisser progressivement vers une variété alternative. Il fallait marcher sur des œufs. Séduire de nouveaux tout en gardant les anciens. Curieusement, alors que le groupe se dirigeait vers une normalisation musicale, une simplification plus populaire, c'est à la même période que les musiciens expérimentèrent toutes sortes de drogues. Toujours défoncés, ils se mirent à produire des morceaux simples et pourtant psychédéliques. Le producteur s'arrachait les quelques cheveux qui lui restaient. Il fallut beaucoup d'astuce pour bricoler en studio des morceaux moins longs pour passer à la radio tout en gardant une certaine cohérence sonore. Couper par ci par là, ralentir ou accélérer, harmoniser le tout, ajouter quelques nappes de clavier, mixer proprement : l'ingénieur du son a fait des prouesses. Bien sûr, coupés dans la bataille, les textes devinrent encore plus incompréhensibles qu'avant. Le succès tout d'abord critique fut immense. La presse unanime salua l'inventivité sans cesse renouvelée du groupe. La musique déconstruite, les arrangements innovants et les textes défiants autant la grammaire que le besoin de sens ; tout cela fascina une presse toujours en mal de nouveautés. Elle baptisa ce nouveau genre musical le "Cut-Up Pop Psyché". Malgré cet intellectualisme, le public adora le disque. Durant vingt mois, l'album fut en tête de tous les classements. L'argent coulait à flot. Après quelques soucis de santé dus aux abus, les musiciens firent une cure dans une fameuse clinique suisse (adresse disponible sur simple demande). À leur retour, ils avaient arrêter provisoirement la drogue. La tournée pouvait alors commencer… "


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Tournée des bars

 "… Fort d'un énorme succès bien mérité, le groupe choisit de tenter une expérience exceptionnelle pour l'année 2023. Pour une fois (et ce fut la seule), l'idée venait du batteur et du bassiste. Généralement, lorsqu'il était question d'innover, ils préféraient écouter les autres réfléchir et approuver les choix, sauf lorsqu'ils estimaient que la nouveauté les amenerait à faire trop de terribles efforts supplémentaires. Curieusement, bloquer six mois pour faire un concert dans un bar tous les deux jours ne semblait pas demander d'efforts supplémentaires pour eux, bien au contraire. On ne les avait jamais vu aussi enthousiastes. Après quelques discussions, le projet fut validé. Le tour de France plutôt facile à mettre en place, les presque cent dates furent bookées rapidement. À l'usage, tout s'avéra plus compliqué que prévu. Heureusement que les distances entre deux dates étaient assez courtes, les pauses vomis furent moins nombreuses. Le premier mois, la section rythmique réussissait à se remettre avant le concert suivant. À mi-parcours, ce n'était plus le cas. Nos deux compères finirent même par regretter d'avoir mis dans le contrat l'obligation de "bières illimitées". Bien sûr, personne ne les obligeait à s'enfiler canette sur canette du début de la balance au chargement du matos, mais le rock'n'roll sera toujours vainqueur. Je vous ferai grâce des mille anecdotes arrivées durant ces six mois, un livre n'y suffirait pas. Toujours est-il qu'après cette fameuse tournée, un repos de trois mois ne fut pas suffisant à nos deux lascars pour retrouver une santé physique telle qu'en partant. Pour ce qui est de la santé mentale, chacun fut étonné qu'elle ait pu se dégrader. L'année suivante, c'est la section rythmique qui refusa catégoriquement de réitérer l'expérience…"

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Une carrière internationale

 "… Lorsque, d'un commun accord, le groupe décida d'entamer une carrière internationale, il fallut décider d'une stratégie alliant efficacité, facilité et amusement. Le guitariste argua qu'afin de toucher le public pas français et encore moins francophone, il fallait absolument s'exprimer dans la langue de Shakespeare. Le chanteur indiqua qu'outre que le langage du guitariste n'était pas trop correct d'un point de vue franco-français, c'était un peu facile de proposer des trucs que ce serait les autres qu'ils le feraient. Le bassiste rigola pendant que le batteur pouffa en rythme ("pour une fois" fit remarquer le clavier). "Ah bin, tu peux dire !" déclara le guitariste en direction du chanteur. Avant une bonne bagarre, le manager proposa que les chansons soient interprétées en français. Ce serait plus hype et préférable que nos amis et néanmoins futurs clients anglophones ne comprennent rien aux textes. D'après lui, l'exigence littéraire des américains risquait de se heurter à la simplicité primaire de la prose poétique du groupe. Ce fut lui qui reçut le premier coup. Pour mettre tout le monde d'accord, une plaquette en couleur fut éditée avec les textes en deux langues. Distribuée à l'étranger, elle reçut un accueil chaleureux et fut honorée du Prix de l'Humour Involontaire au Pakistan. Avant même de commencer, la carrière internationale de LA JUNGRA fut abandonnée…"


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Passages à vide

 "… Bien sûr, jouer dans de très grandes salles, se retrouver en tête d'affiche dans des festivals énormes, remplir des stades, ça fait envie, mais LA JUNGRA a connu des périodes creuses, des saisons tristes, des "jours sans". Alors, il fallait oublier son ego, prendre du plaisir dans de terribles galères, se produire devant peu de monde, jouer dans l'indifférence générale dans des endroits où la musique accompagnait les repas et donc se devait se jouer pas trop fort pour ne pas déranger les convives. Les membres du groupe ne se formalisaient jamais, ils faisaient le taf en attendant leur heure, ils savaient qu'un jour, eux aussi, seraient tout petits à côté d'écrans géants où leurs visages apparaîtraient en gros plan, que leur nom inscrit sur une affiche garantirait le succès aux organisateurs. Finalement, c'était plutôt amusant, les petites soirées privées. En attendant des jours meilleurs (qui ne sauraient tarder), ils s'éclataient avec ce qu'ils avaient… "

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Virage Pop

 … Pour “rester dans le coup”, être invité dans les gros festivals français, le groupe décida dans les années 2020 de se mettre au rythme de l'époque. Il fallait de la chanson française un peu dansante, électro-pop, un peu rock avec des textes pas très clairs et qui dénonçaient des trucs que la clientèle bourgeoise aimait posséder en vinyles collector. Les membres du groupes écoutèrent avec attention Juliette Armanet, Christine & the Queens, Clara Luciani et autre Hoshi. Ça déboitait grave. Cela n'allait pas être facile, y'avait du level comme on dit dans le milieu et parfois autour. Musicalement, les compos se devaient d'être toutes ralenties suffisamment, mais pas trop avec un mixage couillu sans faire sursauter personne. Après quelques mois d'essais, le truc étant acquis, les morceaux tombaient comme des mouches gazées en plein vol. Pour les textes, la formule fut assez vite trouvée. Il suffisait de reprendre des bouts d'articles de presse, mélanger les mots genre Cut-up, ajouter des mots pas courants et qui la foutaient bien et surtout faire bien gaffe à ce qu'on ne comprenne rien vraiment. Le chanteur s'en sortit merveilleusement bien, cela ne le changeait pas trop à 55 %. Le concept général étant l'écologie de la dernière génération qui pourrait sauver le monde (les trentenaires depuis trois milles ans), après mûres réflexions, afin de rester dans le truc tout en marquant un positionnement marketing un peu décalé, la flotte devint le fil conducteur. On allait en manquer, ça c'est sûr et les clips au bords des piscines ont toujours fait recette. Le succès de l'album fut foudroyant et certains morceaux passèrent dans les grands rassemblements écologiques… "

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Authentik, authentik

“... Alors sous l'influence de Kraftwerk, La Jungra s'essaya elle aussi à la musique électronique avec une certaine réussite. Pas très doué en informatique, le groupe se mit à composer des morceaux plutôt bizarres, destructurés, répétitifs et subsoniques. En plein trip arty pop et craignant par dessus tout une sonorité trop aseptisée, il fut décidé collectivement de ne rien enregistrer en studio. Pour rendre l'expérience ultra excitante et compenser la froidure des machines, une prise de son à l'arrache avec deux micros durant un concert dans un hall de gare à moitié vide permit au groupe de réaliser un chef-d'oeuvre impromptu, étonnant et aux sonorités électro-acoustiques surprenantes, formidables et stupéfiantes.

La première édition collector se vend déjà très cher dans le milieu des collectionneurs d'innovations exceptionnelles et remarquables…"

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LA JUNGRA Numéro 06

  "… Curieusement, le sixième numéro du bulletin illustré de LA JUNGRA obtint un succès considérable. Après quelques déboires avec certains membres du groupe devenant incontrôlables et assez insupportables, il faut bien l'avouer (il y a prescription), décision fut prise d'embaucher de nouveaux membres pour reformer un nouveau groupe qui serait toujours le même, mais avec de nouveaux membres fournissant du sang frais, histoire de profiter de l'occasion pour redynamiser la fine équipe. Le bulletin illustré fut consacré entièrement à ce moment de l'histoire du groupe. Les auditions, les essais, les incompréhensions, les désaccords, tout est détaillé avec honnêteté et souci du détail. C'est certainement cela qui fit le succès de ce numéro 6. Restant par déontologie depuis les origines discret sur la vie intérieure du groupe, l'équipe en situation de crise avait choisi de tout raconter afin d'expliquer comment tout cela s'était déroulé. Après trois rééditions du bulletin, le groupe hésita à sortir un album concept sur le même sujet. L'honnêteté artistique empêcha ce genre de récupération commerciale, mais pour satisfaire toutefois les fans, une série télévisuelle fut signée pour une plateforme. La septième saison vient de finir et déjà deux autres ont été tournées.

La première édition collector se vend déjà très cher dans le milieu des collectionneurs…"

Extrait de “Histoire de LA JUNGRA" - Éditions des Lettres & Rock - Dépôt légal : 09/2038



Le plus gros succès

 "… Après avoir sorti de nombreux 45 tours et maxi 45 tours quatre titres, sous la pression du label, le groupe accepta de produire un 33 tours compilant les morceaux déjà parus et y adjoignant quelques inédits. Légèrement réticents au départ, les membres du groupe se prirent au jeu et écrivirent en toute liberté et avec beaucoup d'inspiration quelques-uns de leurs meilleurs morceaux, prémisses de ce que sera leur album conceptuel qui apparaîtra quelques années plus tard. Dernière collaboration avec le label de l'époque, ce disque avait besoin d'un titre. Sentant que le label comptait avant tout faire de l'argent, décision fut prise de jouer d'ironie sarcastique. Pas question pour autant de mettre une photo des membres du groupe faisant les pitres, le "concept" serait de disparaître derrière la musique, évitant aux auditeurs de se laisser distraire par leurs physiques avenants. Pas question que le conflit avec le label ne déteigne sur les amateurs du groupe. Une amie du chanteur accepta de poser au jardin d'acclimatation et le tour fut joué. Tout était faux, mais semblait pourtant si vrai. Force est de constater que le titre très second degré fut pris au pied de la lettre et le succès de vente fut considérable.

Toute vérité n'est donc pas bonne à dire…"

Extrait de “Histoire de LA JUNGRA" - Éditions des Lettres & Rock - Dépôt légal : 09/2038



La carrière solo de Kevin !

“ … Le succès grandissant, il arrive parfois que les têtes gonflent. C’est bien normal. Après tout, comment vraiment savoir à qui on doit la...